Caroline Delépine est une artiste atypique dont l’exposition présente les différentes facettes. Elle est graveur et sculpteur et ses œuvres portent la marque d’un itinéraire artistique original.
Caroline Delépine a été formée durant 5 ans à l’école Boulle en gravure ornementale. Elle y a appris les mille secrets de la tradition de ce très ancien métier d’art. Mais, au-delà de la technique et du travail sur métal, quelle maîtrise remarquablement, c’est la recherche esthétique qui mène sa démarche. Cette quête la conduira à fréquenter d’autres ateliers et à travailler d’autres matières telles que le bois et la pierre, la nacre, l’ivoire et l’os. Deux fois boursière lauréate de la Société d’Encouragement des Métiers d’ Arts, Caroline Delépine fut admise dans les ateliers de glyptique les plus prestigieux tels que les maisons Gropiron, Durand et Piat dans lesquels elle travailla 5 ans, en gravure sur pierre précieuse et en restauration auprès des musées. Vient ensuite une expérience réussie dans la création d’accessoires de mode pour Kazaté, Paco Rabanne et Christian Lacroix, avant qu’elle ne décide de créer sa propre galerie et d’ouvrir son atelier en Seine et Marne, à Cély-en-Bière. Elle y partage son temps entre les cours qu’elle donne et son propre travail de création.
On retrouve dans les sculptures de Caroline Delépine son amour des bijoux et de l’ornement. Taillées dans des matières brutes puis domptées, polies lissées, ce sont de petites pièces uniques longuement travaillées qui appellent la caresse et le regard. Des formes souples et sensuelles dont la liberté fait oublier qu’elles sont de pierre dure, de bois ou de métal. Des sculptures intimes faites pour se lover dans le creux de nos mains curieuses et paraître en garder la trace. Un bonheur de courbes et de matières à la limite de l’abstraction.
Son œuvre de gravure artistique est forte. L’œil vagabonde entre les tailles voluptueusement couchées sur un papier moelleux. Là encore les matières sont belles. Eau-forte ou manière noire, pointe sèche et surtout taille douce au burin, toutes les techniques sont mises au service de l’œuvre. 0n y découvre des personnages intériorisés, humains, vivants. Ils sont gravés dans le cuivre ou le laiton mais ne sont pas figés. Ils nous parlent. C’est la vie quotidienne qui est évoquée, avec la force des arrêts sur image qui saisissent l’émotion d’un enfant, la fragilité d’un couple, la beauté d’un vieil homme… Ce ne sont pas des œuvres à regarder de loin mais des invitations à plonger dans des ambiances évocatrices d’histoires. Des histoires qui se lisent et se racontent toutes seules, en résonance intime à nos propres histoires. L’émotion est présente, positive, souvent optimiste, comme un prolongement vivant des lignes imprimées sur le papier.